Lucio Fontana
Lucio Fontana – Spatialisme
Nom complet : Lucio Fontana
Lieu de naissance : Rosario, province de Santa Fe, Argentine
Nationalité : Italo-argentin
Mouvement artistique : Spatialisme, Abstraction-Création, Art informel
Formation : Académie de Brera, Milan ; élève d’Adolfo Wildt
Profession : Peintre, sculpteur, théoricien de l’art
Parcours artistique
Lucio Fontana est né en Argentine de parents italiens. Son père, Luigi Fontana, était sculpteur, et sa mère, Lucia Bottini, était actrice. La famille retourne en Italie en 1905, où Lucio poursuit sa formation artistique. Il s’engage dans l’armée pendant la Première Guerre mondiale et est décoré pour sa bravoure. Après la guerre, il étudie à l’Académie de Brera à Milan sous la direction d’Adolfo Wildt.
Dans les années 1930, Fontana se distingue comme l’un des premiers artistes italiens à s’engager dans l’abstraction. Il explore la sculpture avec des œuvres en terre cuite et en céramique, souvent influencées par le cubisme et le futurisme. En 1935, il rejoint le groupe Abstraction-Création à Paris et participe à des expositions internationales.
En 1940, il retourne en Argentine en raison de la Seconde Guerre mondiale. Là, il fonde l’Académie Altamira et publie le Manifesto Bianco en 1946, appelant à une rupture avec les traditions artistiques passées. Ce manifeste inaugure sa théorie du spatialisme, qui sera développée dans plusieurs manifestes entre 1947 et 1952.
De retour en Italie en 1947, Fontana fonde le mouvement spatialiste et commence à créer des œuvres qu’il appelle Concetti Spaziali (Concepts spatiaux), caractérisées par des perforations ou des incisions dans la toile, explorant la dimension de l’espace et du temps dans l’art.
Œuvres majeures
Concetto Spaziale, Buchi (1949–1950) : Série de toiles perforées, où Fontana perce la toile pour révéler l’espace derrière, symbolisant une ouverture vers l’infini.
Concetto Spaziale, Attese (1958–1968) : Série de toiles incisées, où des fentes ou des coupures sont pratiquées sur la toile monochrome, introduisant une dimension temporelle et spatiale dans l’œuvre.
La Fine di Dio (1963–1964) : Série de toiles jaunes avec des fentes, considérée comme une métaphore de la fin de Dieu et de la recherche de l’infini.
Pietre (1952–1968) : Sculptures en relief, où la toile est encroutée de pâte colorée et de fragments de verre, fusionnant la peinture et la sculpture.
Ambienti Spaziali (1949–1967) : Installations immersives utilisant des néons et des éléments lumineux pour créer des environnements spatiaux, remettant en question la notion traditionnelle de la toile.
Citation
« Moi, dans ma petite découverte, le trou, je n’ai pas voulu décorer une toile : j’ai cassé cette dimension ; au-delà de ce trou il y a une nouvelle liberté d’interprétation de l’art, la fin d’un art traditionnel, de cette tridimension, pour une dimension qui est l’infini : c’est aller vers le futur. »
(Lucio Fontana, cité dans Finestre sull’Arte)
Expositions notables
Musée Soulages, Rodez (2024) : Une exposition mettant en lumière la diversité de son œuvre, au-delà de ses célèbres fentes, incluant des dessins, peintures, céramiques et installations lumineuses.
Frieze Week L.A. (2020) : Présentation immersive de ses Ambienti Spaziali, offrant une expérience sensorielle de ses installations.